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Entretien avec Antoine Durand

Une Entretien Antoine Durand

En octobre dernier, l’équipe Marketing de Handynamic a rencontré Antoine Durand, consultant indépendant et coach dans le domaine du handicap, lors d’un échange en visioconférence.

Handynamic (HY) : Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Antoine Durand (AD) : Je m’appelle Antoine Durand, j’ai 33 ans et j’habite à Lyon. Je suis ingénieur en bâtiment de formation mais je ne travaille plus beaucoup dans ce domaine. Je suis aussi habilité auprès d’un bailleur social, dans le suivi de projets immobiliers, métier qui m’amène à me déplacer un peu. J’ai une activité indépendante aussi sur les outils de communication, notamment une partie sur les réseaux sociaux depuis quelques années. Je suis aussi impliqué à l’AFM-Téléthon et dans la Fédération des Particuliers Employeurs.

HY : Quel est ton parcours ? Que fais-tu dans la vie ?

AD : Au début, j’étais à temps plein. Je travaillais dans le domaine du logement social, que je trouvais assez ouvert au handicap, et puis le métier était intéressant. J’avais besoin de la sécurité de l’emploi couplée à une bonne sécurité sociale et une bonne mutuelle. J’ai eu envie de créer mon activité pour gérer ma vie comme je le désirais. Surtout pour être plus libre, pouvoir m’organiser comme je le souhaitais suivant les contraintes liées à mon handicap.

HY : Tu es très présent sur les réseaux sociaux : qu’y partages-tu ? Est-ce en lien avec ta seconde activité ?

AD : Le point de départ c’est mon blog (ndlr : Dépasser son handicap), il y a une dizaine d’années déjà. Aujourd’hui j’ai mes activités à côté et j’ai moins de temps à lui consacrer. Après cela, j’ai décidé d’écrire ma biographie. Ensuite, j’ai écrit un deuxième bouquin, un guide pratique sur l’emploi d’auxiliaire de vie. Et puis ensuite je me suis mis à communiquer plus sur les réseaux sociaux, ce qui est plus dans l’ère du temps comparé aux blogs qui sont plus « rétro » ! Sur LinkedIn notamment, mes textes ont été beaucoup lus et c’est là que j’ai réalisé que cela pouvait servir à quelque chose, que ça pouvait impacter les gens. LinkedIn est un réseau assez qualitatif que j’affectionne particulièrement. La plupart de mes publications ne sont pas rémunérées car je fais beaucoup de militantisme. Je parle du handicap et des difficultés que je peux rencontrer, notamment des obstacles à mes déplacements en fauteuil roulant et de ma voiture qui me permet de me déplacer plus facilement où je le veux, notamment sur de longues distances.

HY : Selon toi, en quoi ta maladie est un frein ou au contraire une force pour faire ce que tu fais aujourd’hui ?

AD : Les deux à la fois ! C’est un outil, notamment par rapport aux réseaux sociaux. Le fait d’être dans une situation spécifique, au niveau médiatique c’est assez intéressant. Les difficultés que j’ai vécues m’ont aidé à développer d’autres capacités. Autrement dit, sans ces difficultés, je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui. C’est à la fois difficile, bien sûr, mais c’est aussi une incroyable opportunité de s’améliorer, de développer des qualités. C’est parce que nous n’avons pas le choix d’affronter certains défis que nous sommes à la hauteur ! Et cela vaut pour tout le monde car nous avons tous des difficultés mais c’est grâce à cela que l’on progresse aussi !

HY : Comment fais-tu pour rester positif et partager des pensées positives tout le temps ?

AD : Déjà ce qui me plaît ce sont les activités que je fais et les retours que je peux avoir. À titre personnel, c’est très important de me sentir utile. Je suis aussi entouré de personnes plutôt positives, je lis des quantités de livres positifs et je rédige des contenus inspirants. Finalement, le handicap ne s’accumule pas et j’essaye de m’inspirer de personnes handicapées qui partagent aussi une vision positive de la vie. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de moments difficiles ou de journées plus difficiles que d’autres mais c’est en faisant tout cela que je réussis à rester positif.

HY : Tu possèdes un véhicule aménagé handicap acheté chez Handynamic : un Volkswagen Caddy. Que cela t’apporte-t-il ?

AD : J’utilise beaucoup la voiture (ndlr : un Volkswagen Caddy Xtra HappyAccess acheté en 2019 à l’agence Handynamic de Lyon) pour me déplacer, même si ce n’est pas moi qui la conduis, mes auxiliaires de vie ont le permis donc ce sont eux qui la conduisent et ça me procure de la liberté. La liberté c’est pour moi important parce que ça aide à composer avec le handicap ! J’ai découvert Handynamic à Lille puisque je louais des voitures lors de mes déplacements. J’ai trouvé que les voitures aménagées handicap par Handynamic étaient mieux finies, que l’aménagement était mieux fait que ce que j’avais auparavant. Je dépendais des services de location avant d’acheter mon véhicule à l’agence Handynamic de Lyon, et j’en suis très satisfait ! J’utilise beaucoup ma voiture Handynamic ! Mais pas tellement à Lyon car à Lyon, c’est tellement compliqué de circuler que j’utilise principalement ma voiture pour mes déplacements extérieurs. Puisque dès que je quitte Lyon, il n’y a plus de transports adaptés pour moi, la voiture est la seule solution. Et moi j’aime beaucoup découvrir de nouveaux pays. En Europe, prendre l’avion est tellement compliqué lorsque l’on est en fauteuil roulant comme moi que je préfère prendre la voiture, même s’il faut faire des dizaines d’heures de route. Là par exemple cet été, je suis allé en Autriche et en Hongrie. J’ai mon petit-frère qui habite à Vienne donc je vais souvent lui rendre visite. J’ai déjà testé le train de nuit mais ce n’est pas le grand confort, ce qui fait que je ne le referai pas et la raison pour laquelle j’y suis allé en voiture. Je pouvais y aller en avion mais dès que j’ai vu la complexité des papiers à remplir, des attestations pour les machines… Il faut savoir que dès qu’on a un handicap respiratoire il y a des formulaires médicaux à remplir, ce qui est compliqué. Donc j’ai préféré ne pas m’embêter et prendre la voiture ! Douze heures de trajet, c’est long mais au moins on peut mettre tous les bagages dans l’habitacle. Pas de billets à acheter mais quelques pleins d’essence à faire ! Dans le cas où je prends la voiture, je pars avec deux de mes auxiliaires de vie pour se relayer au volant ! C’est le premier voyage que j’ai fait après mon opération de trachéotomie, c’est la raison pour laquelle nous sommes seulement partis 4 jours. Ce voyage était super grâce à ma voiture ! C’était long mais on a pu se déplacer comme on le voulait.

HY : Et comment te déplaces-tu à l’intérieur de Lyon, puisque tu mentionnais ne pas pouvoir utiliser ta voiture dans cette ville ?

AD : Je peux me servir de ma voiture dans Lyon, mais ça prend énormément de temps, à tel point que parfois à pied ça va plus vite ! Par exemple, il y a quelques jours j’ai mis quasiment une heure à aller à trois kilomètres de chez moi ! L’été je peux me déplacer en métro, qui est plutôt accessible à Lyon et parfois même je prends les pistes cyclables, quand il fait beau. Par contre l’hiver, quand il fait zéro degré et qu’il pleut, c’est définitivement moins agréable… Et ce qu’il se passe en ce moment, c’est que c’est tellement difficile de circuler dans Lyon que tout le monde abandonne la voiture pour les transports en commun. Résultats, les équipements tels que les ascenseurs dans le métro tombent souvent en panne. C’est compliqué donc parfois la marche à pied reste le moyen de transport le plus facile.

HY : Tu disais précédemment être affilié au Téléthon, quel est ton implication dans cette association ?

AD : Je suis atteint de la myopathie de Duchenne qui est la maladie pour laquelle l’AFM a été créée. Depuis tout petit je participe au Téléthon ! Au départ avec mes parents – qui le font encore dans leur petit village près de Lyon. Ce que je fais maintenant de mon côté c’est une cagnotte en ligne qui est un nouveau moyen de collecter des fonds et avec mon réseau ça aide ; j’atteins souvent près d’un millier d’euros ! J’ai effectivement un lien particulier avec l’association, c’est un moyen pour moi de partager mon expérience. À l’AFM-Téléthon ils ont un groupe national composé de parents et de personnes atteintes de la myopathie de Duchenne qui milite pour la prise en charge des besoins des malades et qui se réunit plusieurs fois par an pour nous informer de l’évolution de la recherche.

HY : Quels sont tes projets pour la suite ?

AD : J’aimerais développer davantage mon activité ! J’interviens sur la période scolaire auprès des étudiants pour sensibiliser au handicap. Je souhaiterais maintenant développer mon activité à l’international ! Ce serait l’opportunité de développer mon réseau à une autre échelle et l’occasion pour moi de continuer à voyager et de découvrir d’autres cultures. Récemment j’ai assisté à un congrès international sur la myopathie de Duchenne à Rome. J’aimerais maintenant me développer au Royaume-Uni qui est un pays précurseur dans le domaine du handicap et par conséquent dans celui de l’accessibilité ; on devrait s’en inspirer en France ! J’ai toujours des projets d’écriture en tête, les idées ne manquent pas mais le temps oui !

Nous remercions à nouveau Antoine de nous avoir accordé cet entretien ! Ne manquez pas de le suivre sur ses pages Facebook et LinkedIn, sans oublier sa chaîne YouTube 😊

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